Des groupes promettent de talonner la classe politique!

Montréal, le 4 mars 2018 — À la veille de la journée internationale des droits des femmes, dans le contexte actuel des dénonciations d’agressions et en année électorale, plusieurs groupes annoncent la formation de la Coalition féministe contre la violence envers les femmes. « Notre objectif est de talonner le gouvernement et les partis politiques pour leur rappeler leurs obligations et responsabilités envers TOUTES les femmes violentées! », indique Viviane Michel, de Femmes autochtones du Québec.

Femmes en situation de handicap, femmes sourdes, femmes immigrantes et racisées, femmes de la diversité sexuelle, femmes ainées, femmes autochtones, femmes en situation d’itinérance, femmes devant composer avec une problématique de santé mentale : toutes les femmes risquent d’être violentées. Pour certaines, échapper à la violence est une véritable course à obstacles.

« Elles ne veulent plus faire partie des notes de bas de pages mais doivent être au centre de nos préoccupations », note Bonnie Brayton, du Réseau d’action des femmes handicapées. « Pour ce faire, nous exigeons une réelle prise en compte des réalités des femmes violentées dans la production des politiques publiques », réclame Manon Monastesse, de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes. « Nos propositions, restées lettres mortes au fil des consultations, doivent enfin être mises à contribution! », insiste Odile Boisclair, de l’R des centres de femmes.

Ce sera l’essentiel du travail de la Coalition durant l’année à venir. Dès cette semaine, dans le cadre des consultations, nous répéterons nos revendications en matière de violence conjugale. Il est primordial de reconnaitre que la grande majorité des victimes sont des femmes et l’allocation des ressources doit être pensée en conséquence. Lors de sa visite en avril prochain, nous informerons la Rapporteure spéciale des Nations unies sur la violence contre les femmes des difficultés vécues au Québec, notamment en lien avec le système de justice. Nous solliciterons aussi une rencontre avec les chef.fe.s des différents partis pour qu’ils s’engagent à combattre vigoureusement la violence à l’égard des femmes.

« Les partis politiques nous trouveront sur leur chemin pendant la campagne électorale. Nous prendrons tous les moyens pour nous faire entendre », affirme Stéphanie Tremblay du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel. « C’est le seul moyen d’éradiquer cette pandémie! », complète Yasmina Chouakri, de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes.

12 milliards de dollars annuellement : c’est l’estimation de ce que coûtent les conséquences de la violence envers les femmes (violence conjugale1 et agressions sexuelles2) au Canada. « Et cela sans compter la question de l’exploitation sexuelle! », s’indigne Jennie-Laure Sully, de la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES). « Agir en prévention favoriserait l’économie, mais surtout permettrait que TOUTES les femmes puissent vivre une vie exempte de violence », insiste Louise Riendeau, du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.

Les femmes en ont assez de subir la perte de leurs acquis. « Le désengagement continuel de l’État et le refus des gouvernements successifs de reconnaître les nouvelles réalités avec lesquelles elles doivent composer les mettent en danger », s’exclame Rita Acosta, du Mouvement contre le viol et l’inceste. « La stagnation du financement des groupes féministes œuvrant auprès des femmes ne peut plus durer », complète Nathalie Desbois, de la Maison des femmes sourdes.

La démographie change, l’économie aussi. Le filet social que le Québec a mis 40 ans à construire est en effritement continuel faute de volonté politique. L’égalité de fait pour toutes les femmes est loin d’être atteinte et la violence spécifique qu’elles subissent toujours, parce qu’elles sont des femmes, en est la preuve incontestable autant qu’un mécanisme de maintien des inégalités.

#Et maintenant : il faut de la volonté politique et des moyens concrets. Nous serons là pour le rappeler toute l’année !

La Coalition féministe contre la violence envers les femmes (CFVF)
La Coalition regroupe une quinzaine de groupes et regroupements œuvrant contre la violence envers les femmes. Leurs membres sont présents dans toutes les régions du Québec et soutiennent plusieurs dizaines de milliers de femmes annuellement.

[1] Une estimation de l’incidence économique de la violence conjugale au Canada en 2009

[2] Une estimation de l’incidence économique de la violence conjugale au Canada en 2009

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Source et info : Marie Hélène Senay, 438 929 2201

Porte-paroles :

Action des femmes handicapées (Montréal) – AFHM
Florence Pardo, 514 861 6903, [email protected]

Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour les femmes et les enfants victimes de violence conjugale
Chloé Deraiche, 514 212 4426, [email protected], [email protected]

Bouclier d’Athéna
Melpa Kamateros, 514 862-4961, [email protected]

Carrefour pour Elle
Marie-Christine Plante, 514 774-7620, [email protected];

Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES)
Jennie-Laure Sully, 438 933-6584, [email protected]

Femmes autochtones du Québec (FAQ)
Viviane Michel, 450 632-0088 poste 232, [email protected]

Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF)
Manon Monastesse, 438 929-2201, [email protected]

Maison d’Haïti
Guerda Amazan, 514 326-3022 poste 225, [email protected]

Maison des femmes sourdes de Montréal
Nathalie Desbois, 514 771-7490, texto seulement : 613 606-2422, SRV (service relais visuel) : 514 819-9238, [email protected]

Mouvement contre le viol et l’inceste (MCVI)
Rita Acosta, 514 278-9383, [email protected]

L’R des centres de femmes
Odile Boisclair, 438 492-8202, [email protected]

Regroupement des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS)
Stéphanie Tremblay, 514 346-5252, [email protected]

Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale (RMFVVC)
Louise Riendeau, 514 878-9134 poste 1603, [email protected]

Réseau d’action des femmes handicapées (RAFH)
Selma Kouidri, 514 771-7490, [email protected]

RLQ – Femmes de la diversité sexuelle
Julie Antoine, 514 232-0604, [email protected]

Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI)
Yasmina Chouakri, 514 262-6060, [email protected]

Revue de presse

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Coalition féministe contre la violence envers les femmes (CFVF) : #etmaintenant? Des groupes promettent de talonner la classe politique!


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