Mythes et réalités

Explication de la question # 1

Le fait que les femmes semblent incapables de quitter leur conjoint violent laisse croire à première vue qu’elles sont dépendantes sur le plan affectif. Dans les faits, cette attitude ambivalente est le résultat du cycle de la violence souvent répété qui amène les femmes à croire, à tort, qu’elles sont responsables de ce qu’elles subissent. Ce serait à elles à trouver des solutions ! Mission impossible puisque c’est l’agresseur qui contrôle la joute. Ainsi d’échec en échec, elles en viennent à vivre un grand sentiment d’impuissance et d’incompétence qui les paralyse. C’est ce qu’on appelle la victimisation, une conséquence de la violence subie à répétition.

Explication de la question # 2

La jalousie est la cause la plus courante de la violence dans les fréquentations. Lorsqu’un homme accuse continuellement sa compagne de flirter ou d’avoir une liaison, lorsqu’il soupçonne tous ceux avec qui elle parle, il fait preuve d’un comportement possessif et dominateur. C’est un besoin de contrôle et non un signe d’amour.

Explication de la question # 3

Les femmes victimes de violence conjugale font souvent plusieurs tentatives pour rétablir l’équilibre et l’harmonie au sein de leur couple. Elles espèrent que leur conjoint, qu’elles aiment et qui n’est pas toujours violent, changera de comportement.

Explication de la question # 4

Rien n’excuse ou ne justifie la violence. Même perturbé par la façon d’agir d’une partenaire, l’homme qui utilise la violence en est le seul responsable. La violence est un comportement appris, choisi et utilisé comme moyen de contrôle et de domination. Les comportements de violence sont toujours injustifiables. Provocation ou non, personne ne mérite d’être violenté.

Explication de la question # 5

La violence est un crime, qu’elle se passe à l’abri des regards ou publiquement. Croire que la violence conjugale est « privée » rend les autres peu disposés à intervenir, condamne celles qui la subissent à l’isolement et à l’impuissance et par conséquent, perpétue le problème. La violence conjugale est un problème d’ordre social.

Explication de la question # 6

Beaucoup de femmes violentées vivent une période d’incertitude. Elles s’en vont pour voir si elles peuvent survivre en dehors de leur relation conjugale, et reviennent pour voir si cette relation peut changer. Cette rupture progressive permet aux femmes de sortir du cycle de la violence à leur rythme, en puisant dans leurs propres moyens. Il faut se rappeler qu’elles continuent d’aimer leur conjoint et que le quitter comporte plusieurs conséquences sur leur vie personnelle et familiale.

Explication de la question # 7

Les hommes qui contrôlent conjointe et enfant parce qu’ils les considèrent comme leur possession n’agissent pas nécessairement de la même manière avec d’autres personnes. D’ailleurs, souvent les gens en dehors du cercle intime du couple ne peuvent croire à la violence de l’homme. En effet, ce dernier se comporte avec eux de façon calme et agréable. Il peut donc être charmeur mais aussi manipulateur, et bien cacher son véritable visage dans ses relations sociales. De plus, les conjoints violents peuvent être aussi de bons compagnons de travail ou de charmants voisins.

Explication de la question # 8

Ce n’est pas parce qu’ils ont consommé de l’alcool ou des drogues que les hommes violentent leur partenaire. Il n’existe pas de substances ou de situations stressantes qui ont le pouvoir de rendre quelqu’un violent contre sa volonté, surtout si la violence ne s’exprime qu’à la maison en présence de sa femme. Bien que l’alcool ou les drogues réduisent les inhibitions et que le stress amène une certaine tension, ces facteurs ne doivent pas servir d’excuses aux hommes violents pour se déresponsabiliser.

Explication de la question # 9

Même après une séparation ou un divorce, l’homme violent peut encore menacer, harceler ou attaquer physiquement son ex-partenaire. L’homme violent ayant perdu le contrôle sur sa conjointe, la rupture devient un moment particulièrement crucial pour la sécurité de la femme. Si le couple a des enfants, ceux-ci peuvent être utilisés par le partenaire pour tenter de reprendre le contrôle. Ainsi, au moment de la séparation et après, les femmes ont habituellement besoin de beaucoup de soutien.

Explication de la question # 10

Il faut que le conjoint accepte de se responsabiliser réellement face à sa violence et qu’il y mette le temps pour qu’on puisse observer un changement réel. Malheureusement, il arrive souvent que malgré l’arrêt de la violence physique, celui-ci continue à dominer psychologiquement sa conjointe. Il importe donc que la femme ait elle aussi du soutien pour faire face à ces tentatives de contrôle, pour reprendre du pouvoir sur sa vie et diminuer les préjudices qu’a entraîné la violence (peur, colère refoulée, doute, culpabilité, blessures psychologiques et physiques).

Explication de la question # 11

Tant chez les québécoises d’origine que les femmes d’autres cultures, la violence conjugale n’a pas de visage précis quant au niveau d’instruction, à l’âge et au statut socio-économique. Les femmes violentées par leur partenaire se retrouvent partout.

Explication de la question # 12

Les femmes n’ont ni la responsabilité ni le pouvoir de changer leur partenaire violent. Seuls les hommes eux-mêmes, après avoir pris réellement conscience de leur violence et reconnu leur responsabilité, peuvent décider de modifier leurs comportements.

Explication de la question # 13

Les faits démontrent le contraire. Une faible proportion des hommes qui violentent leur partenaire ont de tels problèmes. La violence conjugale n’est pas une maladie, c’est un crime.