Montréal, le 23 mai 2018 – La CFVF a bien entendu exigé une rencontre avec chacun des chef.fe.s de partis mais tous n’ont pas donné suite à cette invitation. Cette première rencontre devrait donc être annonciatrice des suivantes…

La CFVF a présenté ses revendications pour une société sans violence pour toutes les femmes et demandé des propositions claires de changements fondamentaux. Bien intentionnés, les moyens annoncés ne sauraient répondre à la hauteur des besoins. Nous apprécions évidemment la promesse d’appliquer l’analyse différenciée selon les sexes intersectionnelle (ADS+) dans l’ensemble des politiques publiques et la volonté de travail avec les groupes experts, dont par exemple les groupes de femmes pour le développement et le déploiement du futur programme d’éducation sexuelle. Nous avons rappelé que nous souhaitions travailler en alliées concernant l’ensemble des questions liées aux nombreuses formes et manifestations de la violence envers les femmes. Nous avons également promis de continuer de réclamer des modifications en profondeur des lois et pratiques qui briment la liberté et la sécurité des femmes.

Rappelons que cette rencontre s’inscrit dans la foulée des dévoilements du mouvement #MoiAussi qui a montré l’ampleur des violences envers les femmes et dans un climat préélectoral. Alors que les taux de dénonciation diminuent (de 30 à 22% en violence conjugale  et de 10 à 5% en agressions sexuelles), que les agressions sexuelles et les séquestrations augmentent, que les conditions de vie des femmes se détériorent, et que les groupes qui œuvrent au plus près des femmes luttent pour leur survie faute de financement, l’état des lieux est inquiétant.

Femmes en situation de handicap, femmes sourdes, femmes immigrantes et racisées, femmes de la diversité sexuelle, femmes ainées, femmes Autochtones, femmes en situation d’itinérance, femmes devant composer avec une problématique de santé mentale : toutes les femmes risquent d’être victimes de violence. Pour certaines, y échapper est une véritable course à obstacles. Les femmes ne sont pas des minorités et doivent être au centre de nos préoccupations. Pour ce faire, nous exigeons une réelle prise en compte des réalités des femmes dans la production des politiques publiques. Nos propositions, restées lettres mortes au fil des consultations, doivent enfin être mises à contribution ! Système judiciaire, d’immigration, DPJ et réseau de la santé : tous les acteurs doivent revoir leur fonctionnement afin d’assurer sécurité, dignité et liberté aux femmes.

Les femmes en ont assez de subir la perte de leurs acquis. Le désengagement continuel de l’État et le refus des gouvernements successifs de reconnaître les réalités avec lesquelles elles doivent composer les mettent en danger. La démographie change, l’économie aussi. Le filet social que le Québec a mis 40 ans à construire est en effritement continuel faute de volonté politique. L’égalité de fait pour toutes les femmes est loin d’être atteinte et la violence spécifique qu’elles subissent toujours, parce qu’elles sont des femmes, en est la preuve incontestable autant qu’un mécanisme de maintien de ces inégalités.

#Et maintenant : il faut de la volonté politique et des moyens concrets. Nous serons là pour le rappeler jusqu’aux élections!

La Coalition féministe contre la violence envers les femmes (CFVF)

La Coalition regroupe une quinzaine de groupes et regroupements œuvrant contre la violence envers les femmes. Leurs membres sont présents dans toutes les régions du Québec et soutiennent plusieurs dizaines de milliers de femmes annuellement.

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La Coalition féministe contre la violence envers les femmes (CFVF) rencontre le Parti québécois pour discuter promesses et élections


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