Communiqué de presse – pour diffusion immédiate
Montréal, le 19 septembre 2022 – Avec deux féminicides en contexte de violence conjugale dans les quinze derniers jours et à quelques semaines des élections provinciales, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, réuni en conseil d’administration, demande à tous les partis politiques de faire de la lutte contre la violence conjugale une de leurs priorités dans leur programme électoral.
« Plusieurs mesures ont été mises en place ces dernières années pour mieux accompagner et protéger les femmes violentées et leurs enfants et soutenir les organismes œuvrant auprès des victimes. On constate cependant que c’est un sujet qui est quasi-absent de la campagne électorale et cela nous inquiète car il reste encore beaucoup à faire si nous voulons que cessent les féminicides, et plus globalement la violence conjugale », affirme madame Annick Brazeau, présidente du Regroupement.
Poursuivre le travail en cours
Au mois de juin dernier, le gouvernement a rendu publique la Stratégie gouvernementale intégrée pour contrer la violence sexuelle, la violence conjugale et Rebâtir la confiance 2022-2027. Cette stratégie intègre de nombreuses recommandations du rapport Rebâtir la confiance ainsi que de nouvelles actions à mettre sur pied. « Si l’on souhaite que les victimes de violence conjugale obtiennent toute l’aide dont elles ont besoin et endiguer ce problème, les partis politiques doivent garantir qu’ils poursuivront la mise en place de ces mesures et qu’ils iront plus loin pour certaines d’entre elles. On pense notamment aux actions de sensibilisation touchant les jeunes, aux actions concernant les femmes issues des groupes marginalisées, à la construction de nouvelles maisons d’aide et d’hébergement et de logements sociaux dont ont besoin les femmes à l’issue d’un séjour en maison », souligne Nathalie Villeneuve, membre du conseil d’administration du Regroupement.
Consolider le financement des maisons d’aide et d’hébergement
Les trois derniers budgets gouvernementaux contenaient des sommes qui ont haussé de manière substantielle le financement des maisons d’aide et d’hébergement. Si ce financement, réclamé de longue date, a permis aux maisons de pérenniser leurs équipes et d’offrir une plus grande quantité de services aux victimes, il doit être consolidé; d’autant plus en période d’inflation et de pénurie de main d’œuvre. Les maisons membres du Regroupement constatent en effet que le redressement salarial effectué n’est déjà plus en phase avec la réalité du marché du travail. À cela s’ajoute plusieurs mesures contenues dans la dernière stratégie du gouvernement qui impliquent les maisons d’aide et d’hébergement et qu’elles auront à porter. On pense notamment à la mise sur pied des tribunaux spécialisés, des services intégrés pour les victimes ou encore à la formation d’intervenant.e.s pour les aider à mieux dépister et accompagner les victimes de violence conjugale. Pour mener à bien ces nouveaux projets, les maisons ne pourront pas faire autrement que de procéder à de nouvelles embauches, ce qui nécessitera davantage de financement.
Soutenir l’ensemble des organismes œuvrant auprès des victimes de violence conjugale
Afin que l’ensemble des femmes et des enfants violentés reçoivent les services adéquats pour se sortir d’une relation violente, il est important que les partis intègrent dans leur programme électoral un meilleur financement pour les autres organismes communautaires gravitant autour des victimes. « En dehors des maisons d’aide et d’hébergement, plusieurs organismes soutiennent les victimes de violence conjugale, que ce soit les centres de femmes qui peuvent les aider à briser leur isolement et à recréer un nouveau réseau, les banques alimentaires qui leur permettent de nourrir adéquatement leur famille, les comités logement qui les aident à défendre leur droit à un logement abordable et sécuritaire, etc. On aimerait entendre les partis promettre de financer adéquatement ces organismes. Cela prend toute une communauté pour accompagner les femmes et leurs enfants, pas seulement les maisons d’aide et d’hébergement », affirme Madame Annick Brazeau.
S’engager à créer un ministère des Droits des femmes et de l’Égalité
À l’instar des autres membres du Groupe des 13 (G13), le Regroupement revendique que tous les partis s’engagent à créer un ministère des Droits des femmes et de l’Égalité afin qu’une ministre en titre puisse mobiliser les autres ministères et coordonner l’ensemble des dossiers relatifs à la pleine égalité pour toutes les femmes.
De par sa mission d’éducation, de sensibilisation et d’action, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale contribue à faire évoluer les lois et les politiques afin de rendre plus adéquates les mesures de protection pour les femmes et les enfants victimes de violence conjugale. Dans une perspective de prévention, il déploie un éventail de stratégies pour aider tous les acteurs de la société québécoise à mieux comprendre, dépister et agir en matière de violence conjugale.
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Information :
Mathilde Trou, coresponsable des dossiers politiques
Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
Courriel : [email protected]
Cellulaire : 514 754-1057
Louise Riendeau, coresponsable des dossiers politiques
Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
Courriel : [email protected]
Cellulaire : 514 220-1057
Source
Annick Brazeau, présidente
Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
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