Communiqué de presse 

 

MONTRÉAL, le 21 mars 2023 – Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale accueille le budget provincial dévoilé aujourd’hui avec une grande déception.

Un financement insuffisant pour les services
Alors que le Regroupement réclamait un montant de 33M$ sur deux ans pour assurer la rétention du personnel et consolider les services de la centaine de ressources d’aide et d’hébergement pour femmes violentées, ce sont seulement 2M$ récurrents qui viennent s’ajouter au budget des maisons d’hébergement.

« Force est de constater que le ministre responsable des Services sociaux, monsieur Lionel Carmant, pense que son gouvernement en a assez fait pour les victimes de violence conjugale et qu’il n’était pas nécessaire de demander plus à son collègue des Finances, monsieur Éric Girard, affirme madame Annick Brazeau, présidente du Regroupement. C’est le message qu’il envoie aux intervenantes des maisons qui, jour, soir, nuit, 365 jours par an, tentent d’aider des milliers de femmes à fuir la violence conjugale et à protéger leurs enfants. Et celles-ci, le ministre les abandonne à leur sort », ajoute Madame Brazeau.

Des sommes pour la justice et le logement  
D’autres ministres semblent avoir porté leur message avec plus de vigueur. En effet, le budget prévoit l’ajout de 2 000 Suppléments au loyer (PSL) dont pourront bénéficier les familles à faible revenu pour assumer le prix d’un logement dans le marché privé, faute d’avoir un parc de logement sociaux suffisant. Les femmes victimes de violence conjugales pourront certes y avoir accès mais aucun PSL ne leur est expressément dédié contrairement à ce qui se faisait par le passé.

Du côté de la justice, ce sont 6M$ qui sont prévus pour pérenniser les postes de procureur.e.s dédiés aux causes de violence sexuelle et de violence conjugale et quelque 3M$ par an sont prévus pour les 3 prochaines années pour améliorer les services de l’aide juridique. « À l’heure actuelle, les femmes victimes de violence conjugale qui portent plainte au criminel doivent souvent faire face à de longs délais. Des victimes de l’Abitibi-Témiscamingue doivent requérir les services d’avocat.e.s d’aussi loin que Laval pour mener leur dossier de garde d’enfants faute de juristes prêt.e.s à prendre leur cause dans leur région. D’autres régions vivent le même problème, souligne Louise Riendeau, coresponsable des dossiers politiques au Regroupement. Espérons que les sommes annoncées aujourd’hui pourront améliorer leur situation et mettre sur leur chemin des professionnel.le.s qui auront le temps et les ressources pour bien les représenter ».

En matière de sécurité publique, des investissements pour l’École nationale de police du Québec et pour la réforme policière prévue permettent quant à elles d’espérer que les membres des services de police chargés d’intervenir auprès des victimes de violence conjugale seront mieux outillés.

Un soutien essentiel pour les victimes
Pour nombre de victimes, passer à travers les différents processus judicaires et faire valoir leur droit à la sécurité est un chemin semé d’embûches. Sans le soutien des intervenantes spécialisées en violence conjugale qui œuvrent au sein des maisons, ces démarches peuvent sembler insurmontables. « Le gouvernement dit reconnaître l’importance de ces ressources dans la lutte contre la violence conjugale. Or, il ne suffit pas d’offrir de l’hébergement sécuritaire à ces victimes, ce qui compte, c’est le soutien d’intervenantes expérimentées, ce que le budget d’aujourd’hui échoue à reconnaitre. En introduction à la stratégie gouvernementale Contrer la violence sexuelle, la violence conjugale et rebâtir la confiance, lancée en juin, le premier ministre François Legault écrivait :  »Nous avons le devoir de continuer ensemble nos efforts afin de prévenir ces formes de violence et de sécuriser les personnes qui en sont victimes, majoritairement des femmes et des filles » nous lui demandons d’honorer sa parole », conclue Madame Brazeau.

À propos du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale   
Le Regroupement est le plus grand réseau de ressources spécialisées en violence conjugale au Québec. Il rassemble 46 maisons d’aide et d’hébergement. Dans une perspective de prévention, il déploie un éventail de stratégies pour aider tous les acteurs de la société québécoise à mieux comprendre, dépister et agir en matière de violence conjugale.

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Un budget des plus décevants pour les victimes de violence conjugale


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