Montréal, le 8 février 2021 – Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale présentait le 4 février 2021 ses recommandations au ministère des Finances dans le cadre des consultations pré-budgétaires. Pour répondre aux besoins de l’ensemble des femmes et de leurs enfants, le Regroupement plaide pour un investissement de 38,3 millions de dollars en consolidation du réseau ainsi que 9,1 millions de dollars pour le développement de services et de nouvelles places.
“Après une année particulièrement éprouvante pour les intervenantes en maison, il est essentiel que les budgets octroyés soient non seulement à la hauteur des besoins, mais aussi récurrents, stables et dédiés au fonctionnement général des maisons” insiste Louise Riendeau, coresponsable des dossiers politiques au Regroupement.
À bout de souffle, les maisons d’aide et d’hébergement font face à des problématiques récurrentes largement amplifiées par la pandémie : pénurie de personnel accroissant les risques de rupture de services, nécessité de prioriser les besoins croissants en intervention au détriment de la prévention et la sensibilisation, augmentation de la demande de services externes, crise du logement ayant pour effet de prolonger le séjour des femmes en maisons, ou encore hausse des listes d’attente pour certains services, etc.
“Les maisons sont des ressources 24/7 ouvertes 365 jours par an. Depuis mars 2020, elles déplacent des montagnes pour assurer la continuité des services et offrir un environnement sécuritaire pour les femmes et les enfants, mais aussi pour les travailleuses. Cette réalité s’ajoute aux nombreux défis déjà existants” souligne la présidente Chantal Arseneault.
Face à ces constats, le mémoire déposé par le Regroupement cible plusieurs actions prioritaires pour faciliter l’accès des femmes et de leurs enfants aux services des ressources d’aide spécialisées que sont les maisons :
Consolidation :
- Améliorer les conditions de travail en maison afin de faciliter le recrutement et la rétention des intervenantes.
- Pérenniser les services en maison et à l’externe, les activités de prévention et de sensibilisation ainsi que l’adaptation des services selon les réalités régionales (ex: interprétariat en différentes langues, intervention auprès de femmes éloignées, etc.).
Développement :
- Augmenter l’offre de services de consultation externe.
- Développer 81 places dans les régions suivantes : Montréal, Outaouais, Lanaudière, Laval, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Estrie et Capitale-Nationale, Mauricie, Côte-Nord, Gaspésie et Laurentides.
- Développer 5 nouvelles maisons dans les régions de Montréal [2], de l’Outaouais [2] et de l’Abitibi-Témiscamingue [1].
- Financer les places existantes non reconnues.
Au-delà de ces recommandations touchant spécifiquement les maisons d’aide et d’hébergement, le Regroupement met en lumière d’autres enjeux de nature à soutenir et protéger les femmes victimes de violence conjugale: accès à des maisons de deuxième étape et à des logements sociaux, soutien financier à la réinstallation des femmes après un séjour en maison, etc.
De plus, le Regroupement invite le gouvernement à rendre disponibles à la ministre Isabelle Charest et à ses collègues les sommes nécessaires pour financer la mise en œuvre des nombreuses recommandations qui découlent des récents rapports du Comité d’examen des décès liés à la violence conjugale et du Comité d’experts sur l’accompagnement des personnes victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale.
“Pour atteindre la transformation profonde dont ils sont porteurs, des moyens ambitieux sont nécessaires” ajoute Mathilde Trou, coresponsable des dossiers politiques.
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Information :
Fanny Guérin, responsable des communications et des relations de presse
Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
Courriel : [email protected]
Cellulaire. : 514 754-1057
À propos du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
De par sa mission d’éducation, de sensibilisation et d’action, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale contribue à faire évoluer les lois et les politiques afin de rendre plus adéquates les mesures de protection pour les femmes et enfants victimes de violence conjugale. Dans une perspective de prévention, il déploie un éventail de stratégies pour aider tous les acteurs de la société québécoise à mieux comprendre, dépister et agir en matière de violence conjugale.
En 2019-2020, ses 43 maisons membres ont hébergé quelque 2 700 femmes et 2 200 enfants. C’est sans compter les femmes et les enfants qui ont reçu plus de 17 700 services autres que l’hébergement (consultations externes, accompagnement, suivi post-hébergement, etc.).