Montréal, le 22 mars 2022 – À l’issue du discours sur le budget 2022-2023, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale prend acte des efforts consentis par le gouvernement pour améliorer le traitement judiciaire de la violence conjugale et pour donner aux maisons d’aide et d’hébergement plus de moyens pour accompagner les femmes et les enfants. « On ne peut toutefois que déplorer l’écart important entre les sommes attribuées aux maisons et les demandes présentées au ministre des Finances. Le budget annoncé aujourd’hui permettra de couvrir seulement le tiers des besoins que nous avions identifiés » souligne la présidente du Regroupement, Chantal Arseneault.
En effet, le Regroupement a estimé qu’en dollars d’aujourd’hui, un rehaussement de 35,5M$ était nécessaire pour la consolidation du réseau et la création immédiate de six nouvelles maisons. Or en additionnant les sommes promises au printemps 2021 et les sommes prévues au budget 2022, l’enveloppe globale des maisons sera rehaussée de 14M$. Même à l’échéance, dans cinq ans, ce ne sont que 28M$ qui auront été ajoutés. C’est donc un manque à gagner important, qui se répercutera sur les services des maisons.
Un plaidoyer à poursuivre
Le budget prévoit des mesures pour aider les femmes à se loger en ajoutant l’accès au programme de supplément au loyer pour 100 femmes et en poursuivant la création de maisons de 2e étape pour celles qui font face à des problèmes de sécurité importants à l’issue de leur séjour en maisons d’aide et d’hébergement. Malgré ces mesures encourageantes, le financement de logements sociaux et le rehaussement des budgets pour les maisons d’aide et d’hébergement ne sont pas à la hauteur des espoirs. Au fil des ans, les maisons devront faire face à l’inflation et à la nécessité d’augmenter les salaires des travailleuses pour respecter les échelons salariaux.
« Comment les maisons feront-elles pour n’échapper aucune femme qui demande de l’aide? Comment feront-elles pour dégager les intervenantes vouées à accompagner les femmes au tribunal spécialisé? Comment pourront-elles répondre aux demandes de formation et de sensibilisation de professionnel.le.s qui se multiplient, que ce soit dans les services de police, à la protection de la jeunesse, dans les milieux de travail, en milieu scolaire auprès des jeunes? Telles sont les questions qui préoccupent aujourd’hui les gestionnaires de nos ressources spécialisées » souligne Chantal Arseneault. « Bien que le gouvernement ait entendu les représentantes des maisons, il ne semble pas avoir saisi pleinement l’ampleur des besoins des femmes », ajoute Louise Riendeau, coresponsable des dossiers politiques.
Une réponse à « Rebâtir la confiance »
Le Regroupement salue par ailleurs le fait que le présent budget alloue aux ministères de la Justice et de la Sécurité publique des fonds pour augmenter le nombre de procureurs et d’effectifs policiers dans le cadre de la mise en œuvre du tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale. Il en va de même pour la Cour du Québec, avec sa division spécialisée en violence sexuelle et en violence conjugale, qui pourra embaucher plus de juges, notamment en protection de la jeunesse. « Le budget 2022 contient de très bonnes nouvelles au plan de l’adaptation du système de justice » affirme Louise Riendeau.
Ne ménager aucun effort pour la sécurité des femmes et des enfants
Dans la foulée des avancées notoires en matière de justice et de lutte contre la violence conjugale, l’expertise des travailleuses des maisons s’avère indispensable pour accompagner ce virage historique que prend le Québec et en faire un succès. Tout comme elle l’est, au jour le jour, auprès des femmes et des enfants qui tentent de fuir la violence. Aucun effort ne devrait être ménagé pour assurer leur sécurité, leur dignité et leur liberté. C’est parfois une question de vie ou de mort. C’est le message que le Regroupement entend porter aux ministres concerné.e.s par ces mesures, au premier chef les ministres Charest, Guilbault et Jolin-Barrette.
Pour lire le mémoire du Regroupement : https://bit.ly/Budget2022-RMFVVC
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Information et demandes d’entrevue :
Fanny Guérin, responsable des communications et des relations de presse
Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
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À propos du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
Le Regroupement rassemble actuellement 44 maisons d’aide et d’hébergement réparties dans 16 régions administratives, soit le plus grand réseau de ressources spécialisées en violence conjugale au Québec. De par sa mission d’éducation, de sensibilisation et d’action, il contribue à faire évoluer les lois et les politiques afin de rendre plus adéquates les mesures de protection pour les femmes et enfants victimes de violence conjugale. Dans une perspective de prévention, il déploie un éventail de stratégies pour aider tous les acteurs de la société québécoise à mieux comprendre, dépister et agir en matière de violence conjugale. maisons-femmes.qc.ca