« Se faire tapocher peut rapporter gros aux femmes », dit le Doc Mailloux.
Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale condamne les propos tenus par le Doc Mailloux en entrevue hier avec Josey Arseneault sur les ondes de 93 FM, radio de Québec. Il est inadmissible qu’encore aujourd’hui des individus puissent s’exprimer publiquement de façon si odieuse.
D’abord, rappelons que dans un cas de violence conjugale, contrairement à une chicane de couple, un rapport de force s’installe. Cette forme de violence prend place dans l’intimité du couple relève d’une problématique sociale d’inégalité entre les hommes et les femmes. L’homme violent cherche le contrôle, le pouvoir et la domination sur sa conjointe. Les stratégies peuvent être multiples pour miner l’estime de leur conjointe, la dénigrer, semer le doute, etc. Les intervenantes des maisons pour femmes victimes de violence conjugale rencontrent chaque jour des femmes profondément humiliées et blessées, qui peinent à retrouver confiance en elle.
Les raisons pour lesquelles une femme reste avec un conjoint violent peuvent varier. Parfois, elle espère le changer, croit à ses promesses, se sent coupable de dénoncer ou de briser le noyau familial. Elle peut aussi avoir peur des menaces, ou encore, ne trouve pas les ressources pour s’en sortir. Peu importe les raisons, se libérer d’un conjoint violent demande beaucoup de courage. Penser que certaines femmes pourraient tirer bénéfice d’une telle condition, comme le suppose le Doc Mailloux, est tout à fait inapproprié. Cela indique une mauvaise compréhension de la problématique. La violence, quel qu’elle soit, n’est justifiable d’aucune façon.
Un cycle à quatre temps se répète et renforce l’emprise de l’agresseur sur la victime, laissant ainsi de graves séquelles psychologiques. Source : Et si c’était de la violence conjugale?
Écoutez la réaction du Regroupement : 98.9FM