Montréal, le 15 décembre 2020 – Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale voit dans le rapport du Comité d’experts sur l’accompagnement des personnes victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale, un réel espoir de changement et espère une mise en action rapide du gouvernement.
« Depuis trop longtemps, les victimes de violence conjugale et d’agressions sexuelles doivent s’adapter à un système de justice aux nombreuses défaillances et contradictions. Ce que propose aujourd’hui le rapport Rebâtir la confiance, c’est d’adapter le système aux réalités particulières de ces victimes, incluant une sensibilité marquée pour celles issues des communautés autochtones » souligne Louise Riendeau, coresponsable des dossiers politiques au Regroupement.
Sur les 190 recommandations contenues dans le rapport, près de 70 font écho à nos demandes de longue date. Le Regroupement se réjouit de voir les victimes placées au coeur des décisions qui les concernent, un élément essentiel à la reprise de pouvoir sur leur vie. Au-delà des structures préconisées par le Comité (Tribunal spécialisé, centre de services intégrés, etc.), nous retenons avant tout la volonté d’instaurer de la cohérence et de l’imputabilité, d’assurer une meilleure communication entre tous les acteurs – incluant les victimes –, et de garantir de la formation de façon élargie et systématique.
« Nous avons là tous les ingrédients d’une amélioration en profondeur des façons de faire et des façons d’être qui garantiront un meilleur accès à la justice pour les femmes et une confiance renouvelée dans notre système judiciaire », ajoute Chantal Arseneault, présidente du Regroupement.
Au nombre des recommandations ayant un pouvoir de transformation concret et rapide, notons la mise sur pied d’équipes spécialisées en violence conjugale parmi les services de police et les procureur.e.s, la formation approfondie de tous les acteurs impliqués, les mesures d’aide au témoignage et la présence d’intervenant.e.s auprès de la victime tout au long du cheminement, le suivi resserré des bris de condition des contrevenants, l’arrimage des tribunaux, etc.
« En tant qu’actrices clés auprès des victimes, que ce soit à travers l’intervention directe ou la défense des droits, nous réaffirmons l’importance que les maisons d’aide et d’hébergement soient parties prenantes des discussions entourant la mise en œuvre des recommandations » poursuit Chantal Arseneault.
Rappelons que, parmi les organismes d’aide, les maisons sont les expertes incontournables en matière de violence conjugale, en plus d’être disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 dans toutes les régions du Québec. À ce titre, nous entrevoyons pour elles un rôle essentiel, notamment pour bénéficier de leur longue expérience et pour assurer la prise en compte des spécificités régionales.
Ce nouveau rapport, s’ajoutant à plusieurs autres avant lui, est sans appel : le système judiciaire nécessite un sérieux coup de barre et les voies d’amélioration sont nombreuses. Ces propositions ambitieuses commandent des moyens financiers conséquents et une volonté politique ferme. Notre regroupement analysera en profondeur le rapport déposé aujourd’hui et assurera les représentations nécessaires, notamment auprès des ministres Charest, Jolin-Barrette, Guilbault et Carmant, afin que les actions qui devraient en découler voient enfin le jour. Alors que plusieurs réformes sont attendues (droit de la famille, pratiques policières) et que d’autres sont en cours (régime de santé et sécurité au travail, IVAC), et avec la démarche transpartisane qui a présidé à la création du Comité d’experts et qui en assurera le suivi, le Regroupement demeure confiant que le vent souffle dans la bonne direction pour rebâtir la confiance des femmes.
De par sa mission d’éducation, de sensibilisation et d’action, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale contribue à faire évoluer les lois et les politiques afin de rendre plus adéquates les mesures de protection pour les femmes et enfants victimes de violence conjugale. Dans une perspective de prévention, il déploie un éventail de stratégies pour aider tous les acteurs de la société québécoise à mieux comprendre, dépister et agir en matière de violence conjugale. En 2018-2019, ses 43 maisons membres ont hébergé près de 2 800 femmes et plus de 2 200 enfants. C’est sans compter les femmes et les enfants qui ont reçu plus de 17 000 services autres que l’hébergement (consultations externes, accompagnement dans les démarches, suivi post-hébergement, etc.).
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