Vous trouverez dans cette page différentes sections :
- La violence conjugale, et au cœur de celle-ci, le contrôle coercitif
- La violence post-séparation
- Témoignages
1. La violence conjugale, et au cœur de celle-ci, le contrôle coercitif
La violence conjugale, et au cœur de celle-ci le contrôle coercitif, est une problématique sociale qui s’inscrit dans des rapports historiques d’inégalité entre les hommes et les femmes.
Elle peut se manifester dans tous les types de relations amoureuses ou intimes. Elle est présente à tous les âges, dans toutes les classes socio-économiques, toutes les communautés culturelles et toutes les religions. Toutefois, des facteurs de vulnérabilité rendent certaines femmes particulièrement à risque, comme les femmes en situation de handicap, les femmes ayant un statut d’immigration précaire, les femmes âgées en perte d’autonomie et les femmes autochtones.
Dans les cas de violence conjugale dans les couples hétérosexuels, il est démontré que, dans la très grande majorité des cas, c’est l’homme qui est l’auteur de la violence. Selon les dernières statistiques disponibles au Québec, 75 % des victimes de violence en contexte conjugal (2022) et 100 % des victimes d’homicide conjugal (2021) étaient des femmes (Institut national de santé publique du Québec ; Institut de la Statistique du Québec).
Le contrôle coercitif, la cage invisible de la violence conjugale
Le contrôle coercitif n’est pas une nouvelle forme de violence, mais plutôt un schéma de comportements qu’on retrouve dans chaque histoire de violence conjugale.
Il consiste en des stratégies et des actes de contrôle répétés et intentionnels, mis en place progressivement par un partenaire, afin d’intimider, d’humilier, de punir, d’isoler, de dominer et de priver la victime de sa liberté.
Il est donc important de ne pas limiter la définition de la violence conjugale à des agressions essentiellement physiques, ni de la considérer seulement comme une succession d’incidents isolés qui n’auraient pas de liens entre eux. C’est en fait un ensemble d’attitudes et de gestes contrôlants et continus, dont les effets cumulatifs sont dévastateurs pour la victime.
L’imposition d’une multitude de règles à respecter, la surveillance via les technologies, les menaces, le harcèlement, l’isolement, la violence sexuelle et la violence économique sont quelques-unes des manifestations du contrôle coercitif. La victime se sent prise au piège comme dans une cage invisible et vit dans un état de tension quasi permanent.
Lorsqu’il y a des enfants, ils sont également victimes de ce climat et peuvent être soumis aux mêmes règles et restrictions.
Pour en savoir plus sur le contrôle coercitif, visitez notre plateforme controlecoercitif.ca
2. La violence post-séparation
Loin de s’arrêter après la séparation, la violence conjugale peut s’intensifier lorsque la victime décide de quitter la relation. L’ex-partenaire qui n’accepte pas cette décision fera tout pour garder ou reprendre le contrôle sur sa victime. Pour arriver à ses fins, il utilisera une multitude de stratégies, telles que la surveillance des déplacements de la victime, le harcèlement par textos, la multiplication des procédures judiciaires liées à la séparation, la manipulation des enfants, l’utilisation de la violence physique, etc. L’impact de cette violence laisse trop souvent la victime dans un état d’impuissance et d’épuisement.
La rupture peut augmenter les risques de blessures graves ou d’homicide pour la femme et ses enfants. La majorité des homicides conjugaux ou intrafamiliaux se sont produits alors que le couple était séparé ou en instance de séparation.
Il est donc essentiel que la victime puisse planifier son départ afin d’assurer sa protection et celle de ses enfants. Il ne faut jamais minimiser les réactions du partenaire violent.
Les intervenantes des maisons d’aide et d’hébergement peuvent être d’un grand soutien tout au long de ce processus difficile et éprouvant pour la femme. Elles peuvent élaborer avec elle des scénarios de protection tant qu’elle demeure dans la relation et, lorsqu’elle est prête, planifier le départ le plus sécuritaire possible pour elle et ses enfants.
3. Distinguer la violence conjugale du conflit de couple
Il est normal que les couples connaissent des problèmes et des conflits. Lors d’un conflit, il y a de l’argumentation, parfois accompagnée de paroles ou de gestes agressifs. Toutefois, dans un simple conflit, le but n’est pas de contrôler et de dominer, mais de s’affirmer et de convaincre l’autre de son point de vue. Personne n’a peur, et les deux se sentent libres de s’exprimer et de réagir.
Dans une dynamique de violence conjugale, le partenaire violent installe progressivement son emprise en utilisant des stratégies et des comportements parfois subtils et moins visibles. Le but est de prendre le contrôle de sa partenaire et de la soumettre à ses désirs et à ses besoins. La victime ne se sent pas libre de s’exprimer et de réagir. Elle a peur et redoute les conséquences si elle s’affirme.
Pour en savoir plus, consultez le fascicule Et si c’était plus qu’un conflit de couple?
4. Le cycle de la violence conjugale
Souvent, au début de la relation, le partenaire n’est pas violent. Il est même gentil et attentionné. Il prend le temps d’observer sa partenaire et de repérer ses vulnérabilités. Il installe progressivement le contrôle coercitif à travers un cycle répétitif composé de quatre phases : la tension, l’agression, la justification et la réconciliation (ou « lune de miel »). Les deux premières phases lui permettent de prendre et de maintenir le contrôle sur sa partenaire, et les deux dernières, de la garder dans la relation.
Les règles, les restrictions et les stratégies utilisées par le partenaire violent pour contrôler sa victime sont présentes dans toutes les phases du cycle (par exemple, l’obliger à garder la maison propre en tout temps, la forcer à répondre à tous ses textos dans un certain laps de temps, la suivre avec une application de géolocalisation).
Pour en savoir plus, consultez le fascicule Et si c’était plus qu’un conflit de couple?
La tension
Le partenaire violent installe un climat de crainte et de menace continuel dans la vie quotidienne de sa victime. Il peut augmenter cette tension en utilisant des silences lourds, des regards menaçants ou des soupirs. La victime a peur. Elle se centre sur les besoins de son partenaire pour tenter de limiter la tension et pour éviter les représailles.
L’agression
Elle peut survenir à tout moment et notamment lorsque la victime tente de faire valoir ses besoins ou ses droits, ou lorsqu’elle ne répond pas aux exigences de son partenaire. Pour imposer sa volonté, l’agresseur peut recourir à la violence (dénigrement, blâme, menaces, violence sexuelle, violence physique, etc.). La victime ressent de la colère, de l’humiliation et un profond sentiment d’injustice. Elle est connectée à ses propres émotions et c’est durant cette phase qu’elle peut prendre la décision d’aller chercher de l’aide ou de quitter la relation.
La justification
Afin de garder la victime dans la relation, l’agresseur fait tout pour la recentrer sur ses émotions à lui. Il trouve des excuses pour justifier son comportement et se déresponsabiliser de ses actes. En fait, il renverse la situation et seplace lui-même en position de victime. La femme tente de comprendre ses justifications, doute de ses propres perceptions, se sent responsable de la situation et met sa colère de côté.
La réconciliation (« lune de miel »)
Dans cette phase, les stratégies du partenaire visent à maintenir la femme dans la relation. Il essaie de se faire pardonner, promet d’aller chercher de l’aide, lui dit qu’il ne peut pas vivre sans elle, qu’il l’aime. Elle retrouve l’homme qu’elle a aimé au début de la relation. Elle lui donne une chance, elle veut l’aider.
Lorsque le partenaire violent estime qu’il a réussi à maintenir la femme dans la relation, le cycle se répète. Il resserre son emprise sur la victime en la laissant croire qu’elle est responsable de ce qu’elle subit. C’est alors de plus en plus difficile pour elle de quitter la relation. Dans certains cas, le contrôle exercé par l’agresseur est si fort qu’il n’a plus besoin de recourir aux phases de justification et de réconciliation.
5. Les impacts de la violence
Être prise au piège dans une dynamique de violence conjugale signifie vivre sous un contrôle constant, devoir continuellement s’adapter à son partenaire violent, douter de ses propres émotions et de sa compréhension de la situation, marcher constamment sur des œufs. Cette peur, cette insécurité permanente ont des effets dévastateurs sur la santé mentale et physique des femmes et de leurs enfants.
Conséquences physiques
La violence physique prend différentes formes, telles que des contusions, des fractures, des brûlures, des traumatismes craniocérébraux (commotions cérébrales) ou même la mort. Les traumatismes craniocérébraux — par exemple, coups portés à la tête avec ou sans objet, secousses violentes, étranglement — peuvent avoir des répercussions majeures sur le comportement des victimes, en limitant temporairement ou même définitivement leurs capacités fonctionnelles. Pourtant, ils ne sont pas nécessairement identifiés par les professionnels de la santé.
Le climat constant de peur et de stress peut également avoir des effets sur leur santé physique, tels que des maux de tête, des problèmes gastro-intestinaux, un système immunitaire affaibli, des brûlures d’estomac ou des douleurs dorsales.
Conséquences psychologiques
La violence conjugale entraîne de graves conséquences sur le bien-être psychologique de la victime. Les sentiments de honte et de culpabilité, la diminution de l’estime et de la confiance en soi, l’anxiété, la dépression, le syndrome de stress post-traumatique, les idéations suicidaires, l’abus de substances, les pertes de mémoire, les problèmes de concentration et les difficultés à raconter les événements en lien avec la violence vécue n’en sont que quelques exemples. Si elles sont mal comprises et mal interprétées, ces manifestations peuvent miner la crédibilité de la victime dans les différentes sphères de sa vie, y compris dans ses démarches psychosociales et judiciaires. Il est primordial de reconnaître ces conséquences et d’en appréhender l’ampleur et la gravité afin d’être en mesure de la soutenir adéquatement.
Conséquences sur ses relations sociales
L’une des stratégies utilisées par l’agresseur pour renforcer son emprise sur sa partenaire est l’isolement. Pour ce faire, il peut tenter de l’éloigner de ses proches, la pousser à abandonner ses activités quotidiennes, provoquer des absences répétées au travail, au point, dans certains cas, de lui faire perdre son emploi. C’est l’ensemble des relations interpersonnelles de la victime qui sont affectées.
Conséquences économiques
La violence économique exercée par le partenaire ou l’ex-partenaire violent vise à entraver l’autonomie de la femme et a des répercussions majeures sur sa capacité à quitter la relation. L’endettement (emprunt hypothécaire, emprunts bancaires contractés au seul nom de la victime), le mauvais dossier de crédit, l’incapacité temporaire ou permanente de travailler, les frais d’avocat élevés dus à la multiplication des procédures légales de la part du partenaire violent, le refus de ce dernier de payer la pension alimentaire, les frais de déménagement et le coût exorbitant des logements, par exemple, amènent trop souvent la femme à vivre dans une situation financière précaire. Pour certaines, cela peut même les entraîner dans la spirale de l’itinérance.
Conséquences chez l’enfant co-victime
L’amour des proches, la confiance et la sécurité s’avèrent des facteurs déterminants pour le développement et l’épanouissement de l’enfant. Malheureusement, lorsque la violence conjugale sévit dans une famille, elle s’enracine dans son histoire. Il n’a pas besoin d’être directement visé par la violence pour en subir les conséquences. Les règles arbitraires et le climat de tension et de peur imposés à la famille affectent son bien-être. Tout comme sa mère, l’enfant est confronté à la détresse, à la peur, à la honte, à la colère, à l’impuissance, et il espère le changement.
Cette violence porte atteinte à son intégrité, à son développement psychologique et social et à sa sécurité. L’enfant qui vit dans un contexte de violence conjugale peut :
- voir son quotidien marqué par la peur, les menaces, l’indifférence, le silence ;
- subir des agressions, des humiliations, de la négligence ;
- être blessé en tentant de défendre sa mère ;
- vivre un conflit de loyauté. L’enfant a le sentiment qu’il doit prendre parti pour l’un ou l’autre parent ;
- être constamment en état d’alerte, craignant l’éclatement de la violence du père ou du beau-père ;
- se sentir responsable de la violence et croire qu’en devenant meilleur, il fera cesser ces agressions sur ceux qu’il aime ;
- reconnaître la tristesse et la détresse dans le visage de sa mère ;
- éprouver des difficultés à l’école tant sur le plan de l’apprentissage que dans ses relations avec ses pairs (isolement, marginalisation) ;
- avoir de la difficulté à établir et à vivre des rapports égalitaires avec les autres ;
- développer des problèmes de sommeil, de concentration, de comportement et possiblement de santé mentale.
D’ailleurs, bien souvent, les mères décident de quitter leur partenaire violent lorsqu’elles prennent conscience de la souffrance de leurs enfants, lorsque l’un d’eux les presse de quitter le foyer familial, ou lorsque le partenaire menace de brutaliser les enfants ou qu’il passe aux actes.
Les intervenantes des maisons d’aide et d’hébergement peuvent offrir du soutien aux enfants victimes de violence conjugale en leur permettant de comprendre ce qu’ils vivent, en les aidant à exprimer leurs sentiments et leurs réactions face à la violence subie, en leur démontrant qu’ils ne sont pas les responsables de la violence vécue et en travaillant les conséquences de cette violence.
6. Pourquoi la victime ne quitte-t-elle pas la relation?
Il est fréquent que les victimes restent ou décident de retourner auprès de leur agresseur. Cela peut être difficile à comprendre pour les personnes extérieures à la relation. Pour une victime, la décision de partir est un processus complexe et difficile, d’autant plus si des enfants sont impliqués. On estime que cela peut prendre de 7 à 8 tentatives avant qu’une victime parvienne à quitter une relation violente.
De nombreux obstacles peuvent conduire une femme victime à rester dans la relation :
- Espoir de réussir à changer le conjoint, à retrouver la relation amoureuse du début ;
- Peur de perdre ses enfants ou de ne pas pouvoir les protéger en cas de séparation ;
- Menaces à son intégrité physique ou à celle de ses enfants ou de sa famille élargie ;
- Doutes sur sa propre responsabilité par rapport à la violence qu’elle subit ;
- Manque de ressources financières ou dépendance économique engendrée par le contrôle coercitif ;
- Baisse de son estime et de sa confiance en elle ;
- Crainte d’être jugée ou reniée par ses proches et sa communauté ;
- Dépendance physique et économique pour une femme en situation de handicap ou en perte d’autonomie ;
- Méconnaissance de ses droits et recours au Canada.
7. Agir face à une dynamique de violence conjugale
Que faire si on vit de la violence conjugale?
S’il s’agit d’une situation d’urgence, appelez le 911.
Sachez que vous n’êtes pas seule. Il y a des ressources qui peuvent vous aider. Les intervenantes des maisons d’aide et d’hébergement sont là, en tout temps, pour vous écouter et vous soutenir sans que vous soyez obligée de quitter votre partenaire.
Si vous n’êtes pas en situation d’urgence, vous pouvez contacter SOS violence conjugale : 1 800 363-9010, ou l’une de nos maisons membres. Les intervenantes pourront vous informer des nombreux services offerts en maison :
- Consultation téléphonique 24/7
- Services de soutien et d’accompagnement, avec ou sans hébergement
- Hébergement sécuritaire pour les femmes et les enfants
- Suivi après une séparation
- Services de soutien pour les enfants vivant dans un contexte de violence conjugale
- Défense des droits
Que faire si l’on connait la victime?
Il est normal de ne pas toujours savoir quoi dire à une victime de violence conjugale. Il peut être difficile de savoir comment réagir à sa souffrance, à son ambivalence ou à son sentiment d’impuissance.
Voici quelques repères utiles pour soutenir une victime de violence conjugale :
- Avoir une écoute empathique, sans aucun jugement ;
- Tenter de comprendre ses peurs, ses doutes, sa culpabilité ou sa honte ; éviter de la blâmer ou de la juger ;
- L’aider à exprimer ce qu’elle ressent en validant et en considérant comme normales ses réactions, ses émotions et ses sentiments ;
- Rompre son isolement et maintenir un lien avec elle, même si l’agresseur fait tout pour l’isoler. Ne pas parler contre l’agresseur ;
- En tout temps, respecter ses choix et son rythme. Lui donner le temps de prendre ses propres décisions ;
- L’informer et l’aider à trouver des ressources si elle le demande.
En tant que proche, vous pouvez ressentir de la colère, de la confusion et de la frustration. N’hésitez pas à communiquer avec une maison d’aide et d’hébergement. Les intervenantes peuvent vous aider, vous conseiller et vous soutenir.
Que faire si l’on connait l’agresseur?
Si vous êtes proche de l’agresseur, et que vous exercez une certaine influence sur lui, vous pouvez, lorsque le contexte est suffisamment sécuritaire :
- Affirmer que la violence est inadmissible et que personne ne mérite d’en subir, peu importe qui elle est, ce qu’elle dit ou ce qu’elle fait ;
- Refuser les justifications de sa violence ;
- Lui faire savoir que ses comportements violents et contrôlants ne sont pas acceptables, que la société ne les tolère pas et qu’ils peuvent faire l’objet d’accusations criminelles ;
- L’informer des ressources existantes pour les hommes ayant des comportements violents, notamment le réseau À cœur d’homme.
Éviter de réagir à la violence conjugale comme si c’était seulement une chicane de couple
La dynamique de violence conjugale implique nécessairement un rapport de pouvoir. La victime ne se sent pas libre de dire ce qu’elle pense par crainte des représailles. Il est donc fortement déconseillé d’encourager le couple à discuter ensemble, d’entamer une thérapie de couple ou une médiation. Cela envoie à la victime le faux message qu’elle est sur un pied d’égalité avec son partenaire violent, et que ce dernier est disposé à discuter et à négocier pour trouver une solution. En réalité, il pourrait même profiter de l’occasion pour en apprendre davantage sur ses peurs et les utiliser contre elle pour maintenir son contrôle et son pouvoir.
Éviter de confondre l’agresseur et la victime
Il arrive parfois que la victime réagisse et se défende : on parle alors de violence de résistance. L’agresseur peut profiter de la réaction de la victime pour l’utiliser contre elle, allant même jusqu’à porter plainte. Il en résulte une confusion de la part de la victime, qui peut parfois se sentir impuissante ou même responsable de la situation. En outre, l’agresseur est encore plus enclin à croire qu’il est « au-dessus de la loi », car sa propre violence a trop souvent peu de conséquences pour lui. Et il pourrait même se retrouver protégé et cautionné en étant perçu comme la victime.
8. Pour en finir avec la violence conjugale
La violence conjugale est une question complexe dont la résolution s’inscrit dans un projet de société qui concerne tout le monde. Pour y remédier, la société doit d’abord continuer à remettre en question les valeurs qui encouragent implicitement la domination des femmes par les hommes. Nous devons également maximiser nos efforts collectifs avec l’ensemble des organismes et des institutions qui interviennent auprès des victimes et des auteurs de violence pour dénoncer et contrer la violence conjugale, et lever tous les obstacles qui se dressent encore sur le chemin des femmes et des enfants qui tentent d’y échapper. Cette concertation intersectorielle permettra de mieux répondre aux besoins des victimes et de renforcer le filet de sécurité pour toutes les personnes impliquées dans des situations de violence conjugale.
Témoignages
« Il m’envoyait sans cesse des textos, prétextant qu’il était inquiet pour moi. »
« Je n’existais plus. Je ne savais plus ce que j’aimais manger, ce que j’aimais porter. Ça faisait des années que je n’avais plus de rêves ou d’aspirations. »
« Insultes, cris, contrôle financier, coups dans les murs, intimidation, et j’en passe. Tout pour me prouver que c’est lui qui avait le contrôle sur ma vie, que je n’avais jamais raison et que j’étais moins bonne que lui. Je pouvais passer des nuits à pleurer dans la salle de bain, parce que je me sentais prise dans cet enfer. »
« Tous les soirs, il me disait que ma cuisine n’était pas mangeable… mais il en prenait deux fois?! »
« S’il écoutait la télé, je devais l’écouter aussi, je ne pouvais même pas lire ou faire autre chose, car mon attention n’aurait pas été centrée sur lui. Lorsque ça ne fonctionnait pas comme il le voulait, il brisait des choses, m’humiliait, m’ignorait pendant des jours. Il n’a jamais levé la main sur moi, il n’en avait pas besoin. La peur était présente chaque jour. »
« Je n’en pouvais plus de subir ses insultes du matin au soir, j’étais épuisée. Je n’avais pas le droit d’aller me coucher avant que mon mari finisse de m’insulter. Il fallait que je sois assise sur une chaise devant lui, que j’attende qu’il finisse et qu’il soit fatigué pour que je puisse me lever. Il lançait aussi des objets dans le mur tout en hurlant, et ce, en présence de notre fille, qui n’a que 5 ans. »
« L’abus financier m’a amenée à croire que je ne pourrais pas gérer mon argent moi-même. Je n’avais plus confiance en mon jugement. La violence a complètement détruit ma confiance en moi. »
« Quand je l’ai quitté, il m’a harcelé encore plus. Il m’a fait voir sa pelle dans son auto. J’ai demandé si c’était pour moi, il riait. »
« Si tu portes plainte, penses-tu vraiment que quelqu’un va te croire?? »
« Si tu pars, tu vas le regretter. J’te lâcherai pas?! »
« Il se paie tout ce dont il a envie, je n’ai jamais d’argent pour moi et les enfants. »