Montréal, le 23 mars 2017 – Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale salue la décision de mener une enquête indépendante sur le travail des policiers suite à l’homicide de Daphnée Boudreault, survenu hier à Saint-Hilaire. « Ce n’est pas la première fois qu’une femme est tuée par son conjoint peu après avoir demandé la protection de la police, pour éviter d’autres morts, il est nécessaire d’identifier les mailles dans le filet de sécurité et d’améliorer la pratique policière », affirme Madame Sylvie Langlais, présidente du Regroupement.

L’omission d’agir questionnée

En effet, dès 2013, dans le cadre des consultations sur le projet de loi visant à créer le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) (lire le communiqué Pour protéger la vie des femmes, des enquêtes indépendantes s’imposent ainsi que le mémoire sur le bureau des enquêtes indépendantes), le Regroupement avait demandé que cet organisme ait le mandat d’enquêter sur l’omission d’agir des policiers dans des situations où des femmes étaient menacées par leur conjoint ou ex-conjoint, ayant constaté que plusieurs femmes avaient été tuées sans que leur appel de détresse à la police n’ait été entendu.

L’enquête du BEI devrait permettre de vérifier si le travail des policiers respecte le Guide de pratique policière en matière de violence conjugale élaboré par le ministère de la Sécurité publique. Il devrait aussi permettre de voir si les différents outils d’évaluation des risques d’homicide conjugal ont été utilisés par les policiers. Et enfin, si en fonction de la loi et de leur mandat, les policiers ne pouvaient effectivement pas agir, le BEI pourrait vérifier si la victime a été dirigée vers un organisme qui aurait pu élaborer avec elle un scénario de sécurité, telle une maison d’aide et d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale.

Une expertise disponible

Le Regroupement des maisons et son partenaire le Carrefour sécurité en violence conjugale, qui a développé un modèle d’action intersectorielle pour prévenir les homicides conjugaux, sont entièrement disponibles pour soutenir le BEI dans cette enquête.

Le Regroupement

Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale regroupe 42 maisons d’aide et d’hébergement réparties sur le territoire québécois. Par sa mission d’éducation, de sensibilisation et d’action, il contribue à faire évoluer les lois et les politiques afin de rendre plus adéquates les mesures de protection pour les femmes et enfants victimes de violence conjugale.

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Enquête du BEI sur l’homicide conjugal à Saint-Hilaire : une première à saluer


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